01. Nous sommes désespérés
02. L’un de nous
03. Les morts ne meurent pas
04. Tué par la vie
05. Mourir pour le diable
06. Ne vous laissez pas mordre par les mauvais
07. Fin heureuse et mortelle
08. Je ne peux pas tuer un homme mort
09. Ce n’est pas un jeu
10. Les gardiens de la nuit
11. Basculez-vous comme un ouragan (SCORPIONS couverture)
Se faufilant dans le noir comme de vrais mangeurs de cerveaux prédateurs, DOMINIQUE font une tradition de sortir leurs albums dans les limbes désorientants de la période post-Noël et avant le Nouvel An. La question de savoir si ce stratagème aura des avantages positifs est sujette à débat, mais elle donne aux Allemands une liberté de mouvement en ce qui concerne le calendrier de sortie de cette semaine. Les fans de power metal bruyant et au cœur sombre trouveront de quoi profiter ici. Comme celui de l’année dernière « Hé les vivants », « Les morts ne meurent pas » est grandiloquent, sonorement impeccable et myope sur le thème des zombies, comme DOMINIQUE continuent de marteler leur shtick théâtral et mort-vivant à la maison avec un épanouissement juvénile et aux yeux brillants.
D’une certaine manière, les principaux conteurs de zombies de Bavière sont le groupe de power metal moderne par excellence. Sur des chansons comme l’ouverture « Nous sommes désespérés » et le sinistre optimiste « Je ne peux pas tuer un homme mort »ils évoquent une version tranchante de la même formule mélodique tumultueuse que les groupes affinent depuis CHUTE DE MARTEAU libéré « Gloire aux courageux ». Sur un autre, DOMINIQUE se rapprocher beaucoup plus de l’avant-garde des choses. Des chansons comme « Mourir pour le diable » et la mélancolie désarmante « Ne vous laissez pas mordre par les morts » ont autant à voir avec le rock alternatif heavy et les efforts futuristes et phobiques de la vieille école des groupes opérant sous la bannière (très douteuse) du « alt-metal ». Ces groupes se contenteraient peut-être de faire sortir la porte métallique de ses gonds traditionnels, mais DOMINIQUE conservent leurs racines métalliques, les enveloppant parfois dans un brouillard radio-friendly, mais toujours directement mélodiques et mortellement accessibles.
Chanteur Dr Mort joue un grand rôle : ses sonorités puissantes mais granuleuses donnent une mise à niveau anthémique du métal des années 80 « Les gardiens de la nuit » une sensation intemporelle, tandis que l’euphorie gothique et menaçante de la chanson titre permet au leader de se déchaîner à travers un formidable répertoire de voix, tout en supportant sans effort le poids d’un refrain colossal, les mains en l’air. Dr Mortil faut le dire, est bien vivant.
En termes de progrès évidents, « Les morts ne meurent pas » dépasse « Hé les vivants » sur plusieurs points. Premièrement, ces chansons s’articulent mieux et le sentiment qu’une histoire se déroule est beaucoup plus évident. Deuxièmement, DOMINIQUE s’amusent davantage la deuxième fois : chacune de ces chansons résonne avec la confiance d’hommes qui ont touché la cible du premier coup et qui ne doutent pas que leur deuxième album sera un nouveau triomphe. Il faut quelques balles pour laisser tomber une couverture SCORPIONS‘ » Rock tu aimes un ouragan « mais les Allemands y parviennent avec le même panache discret et original qui rend le reste de ces chansons si instantanément sympathique. En termes de timing, il est peut-être encore destiné à passer sous les radars de la plupart des gens et a peu de chance d’être célébré dans la liste de fin d’année de qui que ce soit, mais « Les morts ne meurent pas » est suffisamment mortel pour faire sentir son présent néanmoins.