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01. Travail de l’ombre
02. Sur mon cadavre
03. Mort d’un artiste
04. Pose du cadavre
05. L’apparition
06. Moissonneuse
07. En mémoire
08. Présage de malheur
09. Catastrophe obsessionnelle compulsive
10. ContreCoeur
11. Ceux qui sont tombés

Être un groupe humble et sans prétention a certaines conséquences inévitables. ICÔNE MÉPRISÉE pourraient, si leur identité canadienne le permettait, être extrêmement arrogants quant à leur position dans la hiérarchie non écrite du deathcore. Qu’ils aient ou non été les premiers à exprimer pleinement le genre est un point discutable à ce stade, car indépendamment des ventes de disques, des succès sur les réseaux sociaux ou de toute autre chose, ICÔNE MÉPRISÉE sont les rois officieux de cette merde. D’autres groupes ont des façades plus flashy, des productions plus exagérées et un désir plus évident de réussir commercialement, mais le sextuor montréalais a un son solide et des références deathcore qui ne sont manifestement pas à dédaigner.

Des premiers classiques comme le deuxième album « Le processus de guérison » (2005), jusqu’aux récents granges « Bête » (2016) et « Purgatoire » (2019), ils se sont montrés purs d’intention et insensibles à la paresse stylistique pour laquelle leur genre a souvent été critiqué. Malheureusement, cela n’a pas conduit à une domination mondiale, mais on a longtemps eu le sentiment que ICÔNE MÉPRISÉE sont parfaitement heureux d’avoir une relation difficile avec les feux de la rampe. Alors que bon nombre des groupes qu’ils ont contribué à créer recherchent vigoureusement la gloire, les Canadiens continuent simplement à persévérer, en grande partie parce qu’une musique aussi brutale ne nécessite pas de tapes dans le dos régulières de la part du grand public. Plutôt, « Travail de l’ombre » est un album destiné directement aux puristes, aux condamnés à perpétuité et à tous ceux qui veulent simplement entendre du metal extrême dans son état véritable et non dilué.

Sur leur septième album studio, ICÔNE MÉPRISÉE fléchissez leurs muscles comme les durs à cuire focalisés sur le laser qu’ils ont toujours été. Quiconque a apprécié la musique du groupe au cours des deux dernières décennies se retrouvera ici sur un terrain familièrement viscéral, bien qu’avec des niveaux de puissance sonore et une production intuitive qui conspirent à faire sortir leurs premières sorties de l’eau. « Travail de l’ombre » sonne fantastique : brutal, lourd, extrêmement concentré et louablement dépourvu de gadgets. Mais la chose la plus importante à reconnaître est que ICÔNE MÉPRISÉE continuer à être les meilleurs auteurs-compositeurs que le deathcore a à offrir. Il n’y a pas d’embellissements orchestraux pour brouiller les pistes, ni aucune autre extravagance symphonique, et du début choquant à la fin impitoyable, « Travail de l’ombre » ne se préoccupe que d’écraser les visages des gens. Le titre d’ouverture est le point d’entrée parfait : agile, imprévisible et admirablement vicieux, il résume la façon dont ICÔNE MÉPRISÉE ont opéré tout au long de leur carrière, avec originalité et verve parcourant leurs veines collectives et créatives. Célibataire récent « Sur mon cadavre » est aussi un joyau. Poussé avec extase sur des grooves mutants imposants, avec des explosions féroces et des pannes impitoyables incluses dans la procédure standard, il vibre avec une énergie granuleuse.

« Mort d’un artiste » est une création plus aventureuse, avec des apartés atmosphériques qui compensent la sauvagerie pure et simple avec une précision rêveuse et des riffs qui tranchent et fauchent avec une véritable intensité death metal. Une fureur haussière, débordante de chants de gang et de riffs bétonnés, « Pose du cadavre » est un favori live infaillible avec une attitude hargneuse et mauvaise, des pannes vraiment méchantes et une dette claire et sans honte envers CADAVRE CANNIBAL et SUFFOCATION. La double attaque vocale de Alex Érian et Steve Marois n’a jamais été aussi puissant ou dérangé, et sur un autre single récent, « L’apparition »la chimie du duo est une joie sombre à voir. Un régal d’échos de black metal et de dynamiques mortelles, il établit un équilibre exquis entre chaos et contrôle, comme le montre ICÔNE MÉPRISÉE passer à travers les vitesses, explosant à des vitesses folles et piétinant les trottoirs à un rythme monstrueux en route à un passage à tabac presque comiquement dangereux. Encore une fois, un groupe plus cynique pourrait se détourner de ces viandes et pommes de terre présentées de manière experte, mais ce groupe a une authenticité qui transparaît dans tout ce qu’il fait, et que ce soit la mouture au ralenti qui tourne.« Moissonneuse » dans une embuscade horrible et lobotomisée, ou l’utilisation modérée de cordes de maison hantée qui inaugure la rafale de métal sombre et renfrogné de« En mémoire »,« Travail de l’ombre » ne se déprécie jamais en essayant trop de plaire.

Les morceaux restants défilent dans un flou passionnant.« Présage du malheur » est schizophrène, furieux et laid ;« Désastre obsessionnel compulsif » est absurdement rapide, profondément ancré dans des tropes hardcore plaqués de fer, avec des voix de gang yobbish incluses et le tapageur le plus satisfaisantICÔNE MÉPRISÉE régler depuis« Mauvaises vibrations »; et les moins de deux minutes« ContreCœur » est l’équivalent musical d’une agression dans les rues. L’ensemble du shebang de 37 minutes se termine par« Ceux déchus »: une émeute sombre et dure comme des ongles de riffs, de gutturaux, de guitare espagnole fluide et de dynamique death metal biaisée qui tourne en dérision l’idée selon laquelle le deathcore est unidimensionnel par conception.« Travail de l’ombre » est une preuve efficace que le genre a survécu à toutes les réserves que les opposants auraient pu émettre il y a 20 ans.ICÔNE MÉPRISÉE sont toujours les rois de cette merde.