01. Récurer l’ignorance
02. Monuments à l’absence
03. esclave
04. Au silence et à l’abîme nous atteignons
05. La vérité est futilité
06. Le cadeau d’Eschaton
07. Dévasté
08. Tout est perdu
L’évolution constante du black metal a produit beaucoup de musique fascinante ces derniers temps, dont une grande partie dans les domaines de la soi-disant poste-BM : une extrémité métallique inventive mais parfois sous-alimentée, dominée par des stratifications atmosphériques et un flou mélodique. Les piliers du Royaume-Uni MARAIS ont toujours été l’un des groupes les plus engageants goudronnés avec le pinceau post-tout. Du premier album de 2009 « Les champs de malédiction » À partir de là, ces échassiers à travers les marais anglais sifflants sont restés singuliers dans leur approche et une forte publicité pour une pensée originale dans un sous-genre par ailleurs restrictif. Au moment où ils ont atteint la splendide année 2019 « La lumière morte », MARAIS étaient toujours identifiables comme métalliques, mais liés par une lente dérive loin des premiers principes noircis.
Un retour partiel à l’hostilité grand écran qui définit le son du black metal britannique, via les goûts vénérés de WINTERFYLLETH et WODENSTRONE, « Monuments à l’absence » vise à rétablir l’équilibre textural. Cela réussit aussi, car ce groupe a toujours conservé les courants vitrioliques qui ont été si essentiels au black metal au fil des ans. Leur septième et sans doute le plus venimeux album à ce jour, « Les monuments… »fait cela ressemble à une réaffirmation des valeurs fondamentales, mais c’est aussi un travail beaucoup plus nuancé et soigneusement conçu qu’autre chose MARAIS sortis au cours de leurs premières années.
Largement dépourvues des détours noirâtres qui caractérisaient les œuvres plus récentes, ces chansons embrassent l’immensité et l’emphase, plutôt que les reflets intimes de l’ensemble post-BM. Enracinés dans des riffs scabreux, une mélancolie brutale et des mélodies insidieuses et givrées, chacun de ces huit titres trouve un équilibre raffiné entre intensité old-school et MARAISl’écriture sophistiquée des chansons. Parfois, c’est beau. À d’autres, il submerge d’un élan hostile.
Des chansons comme marauding opener « L’ignorance récurante » et le blitz expansif de la chanson titre sont des études de répétition hypnotique, alors que les pulsions mélodiques de leurs créateurs sont satisfaites, tissées autour d’un noyau d’explosions excoriantes et laissées élégamment suspendues dans les airs, comme les conséquences d’une tempête vicieuse. Autre part, « Ecrasé » fait un pas audacieux mais tout à fait approprié vers quelque chose de plus accessible, avec des crochets givrés jaillissant d’un noyau palpitant de grandeur déconfite; tandis que la fermeture « Tout est perdu » utilise une retenue délicate et un éclat de ciel nocturne pour endormir les auditeurs dans un faux état de calme, avant de se transformer de manière transparente en un appel à l’aide au ralenti et balayé par le vent, au nom de la nature elle-même. Peu de groupes évoquent la puissance monumentale des éléments avec une telle habileté, et alors que « Monuments à l’absence » peut parfois sonner comme un disque de black metal traditionnel avec des garnitures sinistres et automnales, la force pure de MARAISLa personnalité musicale de élève le tout à un niveau supérieur de grandiloquence trempée de pluie et dépourvue d’émotion. Le mouvement post-post-black metal commence ici. Peut-être.