01. Komorébi
02. L’Envol
03. Améthyste
04. Flamme Jumelle
05. Réminiscence
06. L’Enfant de la Lune
07. L’Adieu
Il est facile d’oublier à quel point c’est révolutionnaire ALCEST C’était lorsqu’ils ont émergé des brumes de la clandestinité française au tournant du siècle. À ce stade, le cerveau du groupe Neige et son foil percutant Jean « Winterhalter » Deflandre sont dans la position élevée d’être reconnus comme innovateurs d’un sous-genre entier, le quelque peu faiblement nommé « blackgaze ».
Il y a certainement des fardeaux pires à assumer, mais une association avec tous les groupes qui ont suivi ALCESTLes traces ne leur rendent aucun service. Comme ils le prouvent encore une fois « Les Chants de l’Aurore »leur formule est malléable et instinctive, largement tributaire des caprices et des émotions de l’homme qui écrit toutes les chansons. Neige a régulièrement expliqué que ALCEST est né du désir de faire de la musique inspirée par un monde intérieur magique, initialement vécu à travers des visions d’enfant. Il y a eu des moments où cette quête d’évasion musicale heureuse a été entravée par des ombres sombres qui planaient sur le monde réel : celui de 2019. « Instinct spirituel » eu des moments sereins, mais les incertitudes de la vie quotidienne à cette époque de l’histoire étaient une présence constante, et NeigeL’inconfort de s’est dûment reflété dans un matériau granuleux et tendu.
Cinq ans plus tard, « Les Chants de l’Aurore » c’est le calme après la tempête, et un retour sans vergogne à la beauté brumeuse et mélodique, à l’indulgence shoegaze et aux vibrations spirituelles élévatrices et troubles qui ont fait le séminal « Souvenirs d’un autre mode » explose comme une bombe à paillettes sur le black metal underground en 2007.
Enregistré par le groupe lui-même, « Les Chants de l’Aurore » adopte une approche plus organique des miasmes maximisés de ALCESTle son de marque. L’ouverture « Komorébi » confirme la sagesse de leurs manœuvres sonores, avec un grand brouillard de guitares et de voix fantômes qui n’a que des blastbeats occasionnels comme lien persistant avec le black metal. Comme toujours, NeigeLes mélodies de sont fragiles mais paradisiaques, mais l’élan sous-jacent d’un vrai groupe de rock est indubitable et constitue un noyau solide qui traverse chacun de ces sept voyages dans cet autre monde. La réverbération ondulante ne manque pas qui assombrit le premier plan sonore pendant « L’Envol »mais la sensibilité du duo en matière de production a rendu leurs performances dans des tons vifs de bleu et de vert, et chaque dernier arpège glacial et chaque tatouage de batterie sautillant jaillit des haut-parleurs.
Contrairement à son prédécesseur immédiat, « Les Chants de l’Aurore » est sans vergogne dans son désir d’apaiser les âmes et de combler les vides émotionnels avec quelque chose de beau. Il y a peut-être des courants sous-jacents de mélancolie et d’inquiétude au cœur de ces chansons, mais l’impact global de NeigeLa philosophie revitalisée de est celle d’une tranquillité et d’une joie immenses. Encore une fois, il y a peu de liens entre cet album et le black metal, au-delà ALCESTL’affiliation intrinsèque de. Le dévouement sans vergogne à éclairer les ténèbres, plutôt que de s’y complaire, est indéniable et véritablement noble. Ces sont Des chansons d’une beauté époustouflante, interprétées avec le feu et l’intensité du métal, mais pleinement engagées dans la chaleur d’une aube nouvelle et positive. Le plus grand d’entre eux est « Améthyste », qui scintille d’un potentiel psychédélique, avant de s’élancer sur un rythme trépidant, joyeusement perdu dans un monde de hooks dream pop brillants et de riffs post-metal funèbres. Ce n’est pas la première fois dans ce retour à la forme quasi magique, ALCEST un son totalement détaché des notions rigides de ce qu’est le blackgaze. Plutôt, Neige est retourné à la source originale et a construit un nouveau monument à la paix et à l’harmonie qui, même dans sa plus belle forme, vient directement de l’intestin.