Vie après la mort
01. Au début
02. Fin des illusions
03. Sous une couronne noire
04. L'au-delà
05. Les yeux du mort
06. Mortel
07. Vagues toxiques
08. Guerre de l'eau
09. La justice sera mienne
10. Monde des ombres
11. La vie parmi les ruines
Lignes de vie
01. Désir froid
02. Racine de notre mal
03. Maudis la nuit
04. Un seul monde
05. C'est trop
06. Mourir d'envie de vivre
07. Le déluge
08. Lignes de vie
09. Intermède
10. À la fin
Personne ne pourrait accuser RAGE de ne pas faire l'effort. Bien-aimés chez eux en Europe du Nord, mais perpétuellement sous-estimés ailleurs, les Allemands existent sous une forme ou une autre depuis le début des années 80. Initialement considérés comme faisant partie de l'explosion du speed metal de cette décennie, ils sont depuis devenus un incontournable de la scène metal européenne, avec une réputation d'aventure et d'imprévisibilité. Des hymnes de power metal envolés au hard rock à faire desserrer les dents, en passant par les somptueux albums concepts et les alliances prolongées avec la musique classique, RAGE ont produit d'énormes quantités de musique au cours des 40 dernières années, et la plupart ont été géniales.
Mais juste pour s'assurer que tout le monde ait suffisamment de bonnes choses pour durer un an ou deux, ils ont décidé de faire de leur 26ème album studio un double. « L'au-delà » arrive quatre ans après le dernier album du groupe, « Jour de la Résurrection »qui était une vitrine pour une nouvelle programmation, mettant en vedette des guitaristes Jean Borman et (le maintenant décédé) Stéphane Weberaux côtés du leader Peavy Wagner et batteur Vassilios Maniatopoulos.
Retour à un trio, RAGE n'ont évidemment pas de mal à proposer du nouveau matériel. Comprenant deux nouveaux disques distincts — « Vie après la mort » et « Lignes de vie » – et 94 minutes de nouvelle musique, soit extrêmement indulgente, extrêmement généreuse, ou les deux.
Comme cela ressortait plus que clairement de « Jour de la Résurrection », RAGELa dernière incarnation de est aussi puissante et créative que n'importe quelle autre de leur histoire compliquée. Bien que la première moitié de cette escapade gigantesque soit fermement ancrée dans le metal mélodique et teinté de thrash qui est le mode d'expression du groupe depuis des décennies, des chansons comme « Fin des illusions », « Mortel » et « La justice sera pour moi » couvrent une énorme quantité de terrain musical entre eux. Toujours un homme doué pour les hameçons géants, Wagner est en grande forme et rauque partout, et ne montre aucun signe de perte d'une once de puissance, et il semble aussi à l'aise pour diriger le piétinement death metal limite de « Guerre de l'eau » comme il le fait au milieu de la grande rêverie prog metal de « Ondes toxiques ». En guise d'introduction à RAGE en tant que groupe de heavy metal pur et simple, c'est aussi efficace que n'importe quel autre de leur catalogue surdimensionné.
RAGE avoir une forme lorsqu'il s'agit d'orchestres. À partir du détour classique révolutionnaire de 1996 « Lingua Mortis » puis en continuant à intervalles intermittents avec leurs propres ORCHESTRE LINGUA MORTIS, ils ont plus d’expérience que la plupart lorsqu’il s’agit de mélanger le lourd avec le céleste. Sur « Lignes de vie », ils donnent à cette relation une mise à jour et une mise à niveau rigoureuse. Les orchestrations sont, comme on pouvait s’y attendre, fluides et percutantes, ce qui n’est pas une mince affaire quand RAGE sommes dans ce genre d’humeur haussière et intransigeante. Des chansons comme l'ouverture explosive « Désir froid » et la brutalité mélodique de « Racine de notre mal » ne retenez rien pour accueillir les cordes ou les cuivres, et le groupe et l'orchestre ont une marge de manœuvre et de brillance. Encore, Wagnerest un tel pro vocal que chaque changement de tonalité est magistralement géré, des beuglements surmenés aux « Maudis la nuit » au chant folk rock attachant et imparfait de « Mourir pour vivre ». Éclipser le tout est « Lignes de vie » lui-même : un colosse de metal progressif symphonique de dix minutes avec des litres de mélodrame, un refrain tueur et suffisamment de mélancolie balayée par le vent pour garder toute l'Europe du Nord heureuse (sinon nécessairement chaleureuse).
L'inconvénient de faire un disque aussi long est que « L'au-delà » exige beaucoup de la part de l'auditeur. Les fans dévoués n’auront besoin d’aucun encouragement. Les observateurs intrigués y réfléchiront peut-être à deux fois. Mais tout ce qui a fait RAGE une présence aussi constante et respectée au fil des années est ici abondante. 94 minutes peuvent être, dans l’ensemble, trop pour la plupart des gens à consommer en une seule séance, mais comme mentionné précédemment, personne ne peut accuser RAGE de ne pas y consacrer des heures.